Louga

Situation géographique

La région de Louga est située au nord-ouest du pays et se trouve à 203 km de Dakar. Le chef-lieu régional est la ville de Louga. Louga est la deuxième plus grande ville du pays de par sa superficie. La région de Louga est historiquement la huitième région du Sénégal créée en 1976 par démembrement de la région de Diourbel.

Bâtie sur le sable, à la croisée des routes caravanières marchandes venant d’Afrique du nord et des grands axes de pénétration coloniale, Louga a toujours été au centre des évènements qui ont jalonné et marqué le cours de l’histoire du Sénégal. De climat sahélien sec, la région prend, pendant la période sèche, l’aspect insolite et pittoresque d’une cité saharienne où se mêlent harmonieusement ruralité et urbain.

Aujourd’hui, confrontée à une conjoncture économique difficile, à une désertification, un ensablement et une sécheresse persistante, elle garde confiance en l’avenir, en sa capacité de s’adapter et d’entreprendre.

La ville s’étend sur une vaste plaine sableuse. Elle jouit d’un climat sahélien sec, d’une végétation steppique caractérisée par une saison des pluies courte et instable et une longue saison sèche de 9 mois ou plus. L’harmattan constitue le vent dominant de cette zone. C’est un vent chaud, sec et poussiéreux très actif en Afrique de l’ouest qui souffle vers le sud en provenance du Sahara entre la fin novembre et le milieu du mois de mars.

Chargé de poussières et de sables (fines particules de 0,05 à 1 micromètre), il peut obscurcir l’atmosphère durant plusieurs jours et favorise les épidémies de méningite dans les pays notamment au Burkina-Faso et au Mali. La fragilisation des muqueuses par les particules en suspension facilite le passage du méningocoque dans le sang.

La date de son début d’apparition (entre fin novembre et début janvier), sa durée et son intensité peuvent fortement influencer les récoltes agricoles en Afrique de l’Ouest. En effet, il repousse le front intertropical (FIT) au-dessus du golfe de Guinée empêchant les pluies sur l’ensemble de la région. On a remarqué pendant sa présence une nette augmentation des accidents de circulation et des accidents aériens. Les hôpitaux ont aussi noté un nombre plus important d’hospitalisations pour des causes variées.

Louga

 

Situation démographique

De 501 863 habitants en 1988 (2e RGPH), la population de la région de Louga a atteint 677 533 Habitants en 2002(3e RGPH). Pour le RGPHAE, une population de 874 193 habitants a été recensée en 2013 dont 433 715 hommes et 440 478 femmes.

Environ 6,5% de la population totale sénégalaise réside ainsi dans la région de Louga (respectivement 6,44% pour les hommes et 6,50% pour les femmes). Cependant, la répartition spatiale de la population est très inégale. Le département de Louga concentre 42% de l’effectif de la région contre 30% et 28% respectivement pour Kébémer et Linguère.

Le département de Linguère qui couvre 62% de la superficie du territoire régional présente la plus faible densité (15 habitants au km2 ). Dans les départements de Kébémer et Louga, on rencontre les plus fortes densités de peuplement soit 65 habitants au km2 et 63 habitants au km2 respectivement.

Organisation administrative

La région administrative de Louga est née en 1976, elle est scindée en trois départements et compte onze arrondissements avec un total de 48 communautés Rurales. Les communes sont au nombre de sept.

Les localités ayant le statut de commune sont :

  • Kébémer
  • Guéoul
  • Dahra
  • Linguère
  • Louga

La région de Louga est composée de trois départements que sont :

  • Louga
  • Kébémer
  • Linguère

Aspects économiques

L’économie de la ville est basée principalement sur l’agriculture, l’élevage, le commerce et l’artisanat. Les résultats de l’enquête sur les priorités (ESP 93) ont montré que les lougatois perçoivent 4,73 % des revenus distribués dans l’ensemble des ménages sénégalais.

Les revenus agricoles ne représentent qu’une faible portion de ce montant, soit 8,77 %. Les activités du secteur moderne et le transport se taillent la part du lion, soit respectivement 41,75 % et 23,20 %. Le secteur de l’emploi est plongé dans une crise. Si l’agriculture ne contribue que par 0,1 % des emplois permanents de la région, les industries manufacturières, le transport et le commerce contribuent respectivement pour 17,5 %, 16,5 % et 11,5 %. La commune de Louga partage les mêmes caractéristiques que la région prise globalement.

Les activités commerciales emploient près d’un millier de personnes dont 54% de femmes. Le commerce est la première activité par l’importance de la population active et le montant des revenus générés. En atteste, l’augmentation rapide du nombre de cantines et de boutiques dans l’espace commercial. Ainsi le nombre de cantines est passé de 108 en 1988 à 347 en 2002 alors que le nombre de boutiques est estimé de nos jours à 749 dans le seul domaine communal. Cet accroissement rapide s’explique par l’investissement massif des émigrés dans ce secteur.

Malgré son importance, ce commerce est confronté à l’épineux problème du manque d’infrastructures (équipements marchands), ce qui du reste expliquait déjà en 1988 le nombre d’important d’étals (156).On peut ainsi relever à ce niveau la faible capacité d’organisation des populations. Paradoxalement, le taux de recouvrement des taxes reste très faible par rapport à l’importance des activités marchandes.

Le tissu industriel de la commune de Louga n’est constitué aujourd’hui que de trois unités industrielles: la Société des Produits Industriels et Agricoles(SPIA), la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS) et la Société des Textiles de Kaolack (SOTEXKA). La Nouvelle Teinturerie Sénégalaise (NTS) et la NOCOSE orientée vers la fabrication de bonbons ne sont plus fonctionnelles.

Quoique modestes du point de vue de la taille, ces unités industrielles ont contribué pour 17,5% de l’emploi permanent au niveau régional selon les statistiques du Ministère du Travail publiées en 1991. La SPIA est la plus importante des industries implantées dans la commune, non seulement au regard des emplois permanents qu’elle crée mais aussi et surtout compte tenu de son impact sur l’environnement de la ville.

L’artisanat est la deuxième activité après le commerce tant du point de vue des revenus générés que des personnes concernées. Dans ce secteur, la participation féminine est faible car s’élevant seulement à 9%. L’accès à ces activités requiert un apprentissage peu accessible aux filles. Avec l’émigration, on assiste aussi à une augmentation du nombre d’artisans et de leurs équipements. En 1988, l’artisanat communal n’employait que 11 personnes alors qu’en 1999/2000 il fournit 848 emplois. Cet artisanat comprend l’artisanat de production et de l’artisanat de service (couture 32%, mécanique 32%, bâtiment 20% et menuiseries 15%).

A cause de la faiblesse du secteur touristique, l’artisanat d’art est presque absent. Dans la commune, l’artisanat est confronté à la faiblesse des revenus, la faiblesse des capacités d’investissement et de financement. A cela s’ajoutent le faible niveau de qualification et l’absence d’un cadre d’exercice et de promotion fonctionnel comme le village artisanal.

Aspects sociaux

La ville de Louga dispose d’un hôpital régional, cinq centres de santé et quatre postes de santé publique. L’hôpital de Louga souffre de l’absence de spécialistes et le déficit de la ville en sages-femmes est réel. Le personnel qualifié opérant à Louga représente 52% du total régional. Cependant, le mauvais fonctionnement et la mauvaise répartition des infrastructures de santé posent des problèmes à un secteur qui souffre de l’insuffisance de financement. L’Etat demeure le principal bailleur de fonds de la santé avec 57% des financements. Les ONG et les comités de santé occupent 21% chacun.

Globalement, la couverture médicale se présente ainsi :

  • Un médecin pour 6 595 habitants;
  • Une sage-femme pour 9 000 femmes;
  • Un infirmier d’Etat pour 3 769 personnes;
  • Un lit d’hôpital pour 350 habitants.

En dehors de la couverture en médecins, la commune de Louga ne répond pas aux normes sanitaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les indicateurs de couverture sanitaire de l’OMS sont les suivantes :

  • Un médecin pour 5 000 à 10 000 habitants;
  • Une sage-femme pour 300 femmes en âge de procréer;
  • Un infirmier pour 300 habitants.

Le paludisme reste de loin la première maladie de la région. Il affecte et tue plus qu’aucune autre maladie. Il est suivi des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Louga est aussi soumise à une nuptialité précoce liée au facteur ethnique, à l’urbanisation et à l’instruction. L’âge médian au premier mariage est de 16,6 ans. La planification familiale est aussi influencée par l’urbanisation et l’instruction. Une bonne connaissance des méthodes modernes par 69,1% des femmes et une décentralisation du programme au niveau des postes de santé ont fait passer la couverture contraceptive de 3% à 8%.

Les contraintes et insuffisances du secteur relevées au niveau de la commune sont :

  • La faible fonctionnalité des infrastructures;
  • Le non-engagement des collectivités locales dans le développement sanitaire;
  • La mobilité des populations;
  • La politisation des comités de santé;
  • Les facteurs socio-culturels.

Les ressources utilisées par le secteur de la santé

En dehors des ressources humaines, du personnel soignant, le secteur de la santé se caractérise autant par l’utilisation de plantes médicinales que les produits pharmaceutiques pour les soins curatifs. Ces derniers ne sont pas produits sur place à Louga. L’essentiel du stock provient de Dakar et de Saint-Louis. La disponibilité des ressources végétales fait de plus en plus défaut. Du fait de la désertification, la flore s’appauvrit raréfiant d’autant les plantes médicales existantes.

L’impact des risques environnementaux sur la santé

La désertification et la pollution (des sols, de l’eau et de l’air) peuvent menacer à terme la santé des populations. La désertification porte atteinte à l’équilibre écologique dont dépend l’existence des plantes médicinales. Quant à la pollution, elle est à l’origine de plusieurs maladies. Les maladies diarrhéiques et respiratoires sont les plus concernées.

Des problèmes d’un autre ordre affectent la santé des populations de Louga. Il s’agît notamment de:

  • L’absence de consultations prénatales
  • Les grossesses rapprochées et aux âges extrêmes
  • Les accouchements non assistés sont la cause de la mortalité maternelle
  • La santé précaire des adolescents liée à la sexualité et aux grossesses précoces, à la toxicomanie, aux MST etc.
  • La pauvreté qui menace l’existence des plus déshérités
  • La faible adhésion des populations aux programmes de santé.

La mise en œuvre des stratégies appropriées d’information, d’éducation et de communication (IEC) et le renforcement des infrastructures constituent des alternatives prometteuses pour le secteur dans le cadre du Programme National de Développement de la Santé (PNDS) de la troisième phase de décentralisation. En effet, c’est ce plan national qui prévoit la réhabilitation du centre de santé de Louga. L’approfondissement de la décentralisation avec le démarrage de la troisième phase a abouti à une refonte des compétences du Ministère de la Santé.

 

Source photo : gscom.sn