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L’expérience du Sénégal dans la prise en compte des personnes vulnérables
Auteur (s) : Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR)
Date de publication: Juin 2018
Le Sénégal dépense plus dans le secteur de la protection sociale que les autres pays de la région en proportion du PIB, bien que la majeure partie des dépenses soit consacrée aux dépenses d’assurance sociale. En effet, la moyenne des dépenses de protection sociale des pays de la région pour lesquels les données sont disponibles se situe à 2,5% du PIB, alors que les dépenses totales du Sénégal oscillent au-dessus de 3%.(Banque mondiale, 2017).
Cependant, malgré les progrès réalisés, le Sénégal n’a pas encore atteint les normes préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la couverture sanitaire (ANDS 2016). Le pays affiche encore des scores faibles en termes de taux de mortalité infanto-juvénile et maternelle, de nutrition et d’éducation (Banque Mondiale, 2017).
A cela s’ajoute des inégalités face à l’accès aux services de base et aux infrastructures (eau, santé, éducation, transport, services économiques) entre le milieu urbain et le milieu rural. Les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage (RGPHAE) montrent un taux d’alphabétisation plus élevé en milieu urbain, 57,9%, qu’en milieu rural où il n’est que de 33,8% (ANSD, 2016). Ainsi, la population active, majoritairement agricole, souffre d’un taux élevé d’analphabétisme et de sous-emploi en plus de l’exposition de ses activités aux aléas climatiques (PSE, 2014).
Au 31 décembre 2017, le taux de couverture du risque maladie enregistré au Sénégal est de 49,3% de la population soit 7.519.693 personnes
On note par ailleurs que 84,9% des ménages urbains ont accès à une source d’eau améliorée contre 62,6% en milieu rural (ANSD, 2015). Ainsi, alors qu’au Sénégal, 53,2% de la population vit en milieu rural (ANSD, 2017), comparée au milieu urbain, la population rurale est plus affectée par l’incidence de la pauvreté. On observe ainsi que le quintile le plus bas et le second concernent respectivement 33,7% et 31,2% de la population. Le milieu urbain enregistre pour ces deux catégories 2,2% et 5,5% (ANSD, 2015).
C’est dans ce contexte que sont nés divers programmes de sécurité sociale dont le Programme Couverture Maladie Universelle (CMU), et le Programme National de Bourses de Sécurité PNBSF et des programmes d’équité territoriale comme le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC). Tandis que la CMU et le PNBSF ont pour objectif d’étendre la couverture sociale aux groupes les plus vulnérables. Le PUDC, se propose d’impulser une dynamique de croissance économique endogène, intégrée et soutenue pour réduire les inégalités d’accès aux services sociaux de base entre les centres urbains et les zones rurales.
Le programme de la couverture maladie universelle (CMU)
L’Agence de la Couverture Maladie Universelle a été créée en 2015.
Au 31 décembre 2017, le taux de couverture du risque maladie enregistré au Sénégal est de 49,3% de la population soit 7.519.693 personnes. Ce taux a été atteint grâce à plusieurs mécanismes de couverture du risque maladie : Imputation budgétaire pour les actifs et retraités de la Fonction Publique, Institutions de Prévoyance Maladie et Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal pour les actifs et retraités du secteur privé ; assurances privées commerciales, mutuelles de santé, initiative de gratuité des enfants de moins de cinq ans et Plan sésame) ont permis de couvrir le risque maladie de 7.519.693 personnes en 2017 (MSAS, 2015). La couverture du risque maladie à travers les mutuelles de santé représente 19% de la population générale en 2017 soit 2.884.902 personnes de toutes les catégories socio-économiques (bénéficiaires cotisants dits classiques, bénéficiaires du PNBSF et autres indigents, détenteurs de la CEC). Ce taux constitue une progression de 3 points par rapport à 2016 où il était de 16 %.
Dans le cadre de la politique d’assistance médicale, 4.862.187 cas ont bénéficié des initiatives de gratuité des soins dans le cadre de la CMU en 2017. Il s’agit de :
- des soins apportés aux enfants de moins de cinq ans dont 96% des cas pris en charge, soit 4.695.827 enfants.
- des césariennes pratiquées sur 19.809 femmes ;
- de la dialyse pratiquées sur 625 personnes dont 73 à travers une subvention partielle dans des structures privées ; et,
- des soins apportés aux personnes âgées de 60 ans et plus au nombre de 145.926 personnes.
La situation socio-sanitaire est marquée par une amélioration des performances dans le domaine de la santé maternelle et infantile. Le ratio de mortalité maternelle est passé de 392 pour 100 000 naissances vivantes en 2010 à 315 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015 (ANSD, 2015).
La tendance de la mortalité infanto-juvénile entre 1997 et 2016, met en évidence une baisse du niveau de la mortalité. En effet, de 139 % en 1997, le quotient est passé à 51% en 2016, soit une baisse de 63%. De 68% en 1997, le taux de mortalité infantile est passé à 36% en 2016, soit une baisse globale de 47 %. Au cours de cette période, le niveau de la mortalité juvénile est passé de 77% à 16%, soit une baisse de 79%. En outre, cette baisse s’est produite aussi bien en milieu rural qu’urbain. (ANSD, 2016)
On a également noté une augmentation de la qualité des soins grâce à la possibilité d’intervenir tout de suite (réduction du temps de latence) et une augmentation de l’équité face aux soins puisque la prise en charge ne dépend plus de son coût.
Le programme national de bourse de sécurité familiale (PNBSF)
Le PNBSF est un programme quinquennal (2013-2017), qui vise à atteindre 300 000 familles vulnérables d’ici 2017. Il s’agit d’un programme conditionnel, soumis au respect de trois principales conditions: i) l’inscription et le maintien des enfants de 6 à 12 ans à l’école; ii) le respect du calendrier vaccinal des enfants de 0 à 5 ans; et iii) l’inscription à l’état civil. Si ces trois conditionnalités sont pour le moment plus incitatives que contraignantes, la seule obligation imposée aux bénéficiaires est leur présence aux séances de sensibilisation organisées tous les 3 mois par l’opérateur social afin de favoriser les changements de comportement des bénéficiaires (FAO, 2016).
En 2015, selon le document de Revue des dépenses de protection sociale 2010-2015, réalisé par la Banque Mondiale, parmi les programmes de protection sociale non contributifs (assistance sociale, accès à l’emploi et réponse aux chocs), seulement 26,3% des dépenses ont été faites sur la base d’une évaluation de la pauvreté, de la consommation, ou du niveau d’insécurité alimentaire ou nutritionnelle des ménages. Le niveau de pauvreté des bénéficiaires n’était pas estimé jusqu’à l’instauration du Registre National Unique (RNU) et du Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) qui utilise une approximation de la pauvreté pour identifier ses bénéficiaires parmi les ménages du Registre National Unique (RNU).
Le Programme a atteint la cible de 300 000 familles vulnérables avec des conditionnalités plus incitatives que contraignantes: inscription et maintien des enfants de 6-12 ans du ménage à l’école ; tenue à jour des carnets de vaccination des enfants de 0-5 ans ; enregistrement des enfants à l’Etat civil, participation des bénéficiaires aux forums des allocataires. L’allocataire principale de la bourse est la mère de famille qui reçoit tous les trois mois 25 000 FCFA pour une durée de 5 ans. En aout 2016, on comptait 4 générations d’allocataires.
Selon une étude réalisée en 2016 par la FAO avec le concours de l’IRAM et de l’IPAR, la bourse de sécurité familiale constitue en moyenne un cinquième des sources de revenu des ménages rencontrés et représente pour quelques ménages bénéficiaires l’unique source de revenu pendant la période de soudure. Dans un environnement risqué, en raison notamment de l’incertitude des activités agricoles et de la pratique de l’élevage, la bourse est considérée comme une source sûre de revenus sur laquelle les bénéficiaires comptent pour assurer les dépenses du ménage (FAO, 2016).
A côté des bourses familiales, le PNBSF a expérimenté d’autres mécanismes tels que les transferts monétaires liés au choc en vue de mieux prendre en charge les risques et catastrophes imprévisibles. C’est ainsi que 8.175 ménages de la région de Kaffrine et de Tambacounda ont reçu un montant de 619 875 000 francs CFA. On peut relever également le projet « Yook Koom Koom » (Améliorer les revenus) qui concentre six mesures d’accompagnement productif des bénéficiaires des filets sociaux telles : la formation, la structuration en associations communautaires d’épargne et de crédit, la formation en compétences techniques et micro-entrepreneuriales, l’octroi d’une subvention productive.
Le programme d’urgence pour le développement communautaire (PUDC)
Lancé en 2015, le Programme d’Urgence pour le Développement Communautaire (PUDC) vise à améliorer l’accès durable aux infrastructures et services socio-économiques de base, il ambitionne de contribuer à la réduction des inégalités sociales en corrigeant, entre autres, les disparités locales et territoriales d’accès aux services de base.
Le recrutement du personnel temporaire a été effectué au niveau des sites d’implantation des infrastructures et équipements dans le but de faire bénéficier à la population locale de retombées financières du PUDC et aussi d’initier les jeunes à de nouveaux métiers (plomberie, maçonnerie et installation de panneaux solaires).
Le recrutement du personnel temporaire a été effectué au niveau des sites d’implantation des infrastructures et équipements dans le but de faire bénéficier à la population locale de retombées financières du PUDC et aussi d’initier les jeunes à de nouveaux métiers (plomberie, maçonnerie et installation de panneaux solaires).
Dans un environnement risqué, en raison notamment de l’incertitude des activités agricoles et de la pratique de l’élevage, la bourse est considérée comme une source sûre de revenus sur laquelle les bénéficiaires comptent pour assurer les dépenses du ménage
Avec ce paquet de services offerts aux populations démunies et longtemps laissées pour compte par les politiques publiques viennent s’ajouter les divers services de soutien que l’Etat, à travers ses services régaliens et d’autres programmes, a mis en place dans le secteur agricole (contrôle des importations, subventions des intrants) et de celui de l’élevage (vaccination et l’amélioration génétique). Ainsi, les conditions sont désormais réunies pour booster l’économie locale dans une approche intégrée de chaine de valeur.
Le PUDC a accompagné les populations dans la mise en place de sociétés coopératives dénommées « Société Agricole Rurale » (SAR) selon les dispositions réglementaires de l’OHADA. Au total 123 sociétés ont été créées sur la base d’un actionnariat populaire. Chaque adhérent achète une part sociale de 10 000 Frs CFA. Plusieurs personnes peuvent s’associer pour acheter une part. Cette disposition a été prise par l’assemblée générale des membres pour permettre à chaque personne de participer ; Les SAR ont été créés par les populations des villages desservis par les réseaux d’adduction d’eau de chaque forage. Le village abritant le site du forage a été retenu comme siège social de la SAR. Le montant total mobilisé par les SAR s’élève à plus de 60.000.000 Frs CFA en 2017. Ce montant est en progression constante avec l’adhésion de nouveaux membres réticents au départ.
Chaque SAR gère 1 périmètre de 5 ha installé à proximité d’un forage. Au total 123 périmètres ont été mis en place dans les différentes zones du pays pour la production horticole et fourragère. A cet effet, Le PUDC a soutenu la mise en place des clôtures des périmètres. Il a apporté une partie des intrants de production (semences, engrais bio) pour le démarrage des campagnes de production. Les réseaux d’irrigation ont été offerts aux SAR par les entreprises qui ont exécuté les marchés hydrauliques (forage, château d’eau et réseau d’irrigation) dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises. Des jeunes techniciens agricoles diplômes des écoles de formation ont été recruté par les SAR pour assurer l’encadrement technique et organisationnel des activités de mise en valeur du Périmètre.
Par ailleurs, le PUDC a enclenché un processus pour la mise en place de 3 sociétés coopératives pour réaliser des centres de collecte de lait dans le département de Linguère dans la zone sylvo-pastorales. Les villages de Tessekéré, Gasane et Barkédji ont été choisi par les sociétaires des SAR pour abriter les centres de collectes. Le choix s’explique par l’importance du cheptel laitier dans ces localités.
Enquête nationale sur l’emploi au Sénégal
Deuxième trimestre 2017
Auteur (s) : Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD)
Date de publication: Septembre 2017
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Le niveau d’activité
La population active est l’ensemble des individus résidents des deux sexes, en âge de travailler et qui ont eu à occuper un emploi ou qui, étant inoccupés, sont à la recherche active d’un emploi et disponibles à l’occuper s’ils en trouvaient. Le taux d’activité est le pourcentage de population active par rapport à celle en âge de travailler. Cette statistique est calculée pour la population ayant dépassé un âge spécifié selon le sexe et le milieu de résidence.
Plus de la moitié (55,4%) de la population en âge de travailler (âgée de15 ans ou plus) ont participé au marché du travail, durant le second trimestre 2017. Le taux de participation des 15 ans ou plus varie selon le milieu de résidence, avec 53,8% en milieu urbain, contre 57,2% en milieu rural. Ce taux varie sensiblement selon le sexe également. Au second trimestre de 2017, 65,4% des hommes âgées de 15 ans ou plus sont sur le marché du travail contre 47,0% de femmes.
Niveau d’emploi
Les personnes pourvues d’un emploi sont celles ayant dépassé un âge spécifié qui, durant une période de référence telle qu’une semaine, ont travaillé ne serait-ce qu’une heure pour une rémunération en espèces ou en nature ou pour un bénéfice.
Dans ce qui suit, les personnes dans l’emploi sont réparties dans deux catégories : l’emploi salarié et l’emploi indépendant (non salarié, mais qui donne suite à un bénéfice). Cette section décrit ces deux catégories en fonction des secteurs d’activités.
Le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est évalué à 12,5% au deuxième trimestre 2017
Au second trimestre 2017, plus du tiers (37,7%) de la population de 15 ans ou plus ont eu un emploi. Le taux d’emploi varie selon le milieu de résidence. Il est plus levé en milieu urbain où 41,8% de cette tranche de la population étaient en emploi contre 34,2% en milieu rural. Des variations plus importantes encore, sont observées entre les hommes et les femmes. Pour les premiers, le taux d’emploi est à 47,1% alors que pour les seconds, il s’élève seulement à 29,9%.
Emploi salarié
Cette catégorie est formée d’employés rémunérés ou de personnes en apprentissage ou en stage, mais disposant d’une rémunération, tel que spécifié dans les résolutions de la 19e Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST).
Emploi salarié selon le milieu de résidence et le sexe
Au deuxième trimestre 2017, 39,7% de la population en emploi avait un emploi salarié. Des écarts se dégagent selon le milieu de résidence. Le taux d’emploi salarié en milieu urbain est plus important qu’en milieu rural, soit respectivement 46,8% et 29,7%. Ces écarts sont encore plus accentués selon le sexe, avec 46,6% des hommes ayant un emploi salarié contre 30,5% de femmes.
La répartition des employés salariés selon le milieu de résidence (68,7 % en milieu urbain contre 31,3 % en milieu rural) et le sexe (66,8 % chez les hommes contre 33,2% chez les femmes) est très inégalitaire.
Emploi salarié selon le secteur d’activité
La répartition de la population dans l’emploi salariée selon les secteurs d’activités indique que ce sont les branches d’activités« Enseignement » (13,6%), « Activités spéciales des ménages » (13,5%) , « Construction » (12,5%),« Agriculture, sylviculture, pêche » (9,9%),« Commerce » (8,9%) ; « Transport et entreposage » (8,8)et « Activités de fabrication » (8,1%) qui emploient le plus de salariés.
Emploi indépendant ou pour compte propre
Taux d’emploi indépendant selon le milieu de résidence et le sexe
Plus de la moitié de la population en emploi (60,3%) a un emploi indépendant ou travail pour compte propre. En milieu urbain, ce taux est de 53,2 % contre 70,3% en milieu rural. Le taux d’emploi des indépendants ou pour compte propre est de 53,4% chez les hommes contre 69,5% chez les femmes.
La répartition des indépendants ou des travailleurs pour compte propre selon le milieu de résidence (51,3% en milieu urbain contre 48,7% en milieu rural) et le sexe (50,3% chez les hommes contre 49,7% chez les femmes) est légèrement inégalitaire.
Emploi indépendant ou pour compte propre selon le secteur d’activité
Plus de 40% (43,3%) des « employeurs/indépendants » s’activent dans le « Commerce et réparation d’automobiles » alors que, l’ « Agriculture, la sylviculture, la pêche » en regroupe plus du quart (25,4 %) contre 11,6 % pour les « Activités de fabrication ». Les autres secteurs en compte moins de 4% chacun.
Niveau du chômage
Le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est évalué à 12,5% au deuxième trimestre 2017. Durant cette période, le taux chômage ne varie presque pas selon le milieu de résidence. Par contre, selon le sexe, il affecte davantage les femmes (17,8%) que les hommes (8,1%).
Ce taux de chômage du deuxième trimestre 2017 est marqué par un début plus précoce de l’hivernage. Ceci explique partiellement la baisse notée comparativement à celui du deuxième trimestre 2016. Il s’ajoute à cela les durées de collecte qui n’ont pas été les mêmes, environ deux mois pour le deuxième trimestre 2017 et un mois pour celui de 2016.
Chômage par tranche d’âges
Une répartition de la population des chômeurs par tranche d’âge montre qu’il affecte plus les populations jeunes. En effet, plus de chômeurs sur 10 (63,0%) sont de la tranche d’âgés 15 à 34 ans. Les taux les plus élevés sont observés chez les jeunes des tranches d’âges 20-24 ans et 25-29 ans, soit respectivement 18,8% et 16,3%. Le phénomène touche moins le groupe d’âge 35-64 ans avec un taux de chômage des personnes estimé à 10,2%.
Vulnerability and social protection: evidence from Senegal
Author (s) : Gaye Daffé, Mbaye Diène from the Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES)
Date of publication: July 31, 2017
The framework of social protection and assistance
Formal social protection
In Senegal, the first formal social protection mechanisms are from the colonial era. They were designed and implemented for the exclusive benefit of employees and their families. At independence, the system was developed in the form of a social welfare policy, with the adoption in 1968 of a social protection strategy and the creation of a Department of Social Affairs with the role of monitoring social institutions and to organize family and children protection mechanisms. In 1978, the Ministry of Social Action and Development was created (Pereznieto and Fall 2008).
In 2005, a National Social Protection Strategy (Stratégie Nationale de Protection Sociale, SNPS) for the 2005-2015 period was developed and integrated into the Poverty Reduction Strategy Paper (PRSP). Its overall aim is to reduce the impact of shocks that directly threaten people’s livelehoods and to give vulnerable groups better access to basic social services (Republic of Senegal 2005).
Two departments provide the supervision of a social protection system: one responsible for labour and public service supervises the life insurance system, and the other for health. Starting with the wellbeingof formal employment in the public and private sector, it is possible to take stock to provide an overview of existing social protection schemes in Senegal, although one should keep in mind that most employed individuals are not in formal sector (public or private) employment.
In 2005, a National Social Protection Strategy (Stratégie Nationale de Protection Sociale, SNPS) for the 2005-2015 period was developed and integrated into the Poverty Reduction Strategy Paper (PRSP)
In its current state, the social protection system in Senegal has three main components: the social security schemes which provide benefits to employees in both the public and private formal sectors; the mutual health insurance or mutual savings and credit with voluntary participation by workers outside the formal sector; and social assistance programs for the most vulnerable populations. These three components of social protection cover the following areas: retirement pensions, medical care, family allowances, and allowances for work-related accident or disability. The old-age insurance is organized mainly through two institutions: the National Retirement Fund (Fonds national de retraite – FNR) which manages the retirement insurance and family allowances for public sector workers; and the Retirement Institute of Senegal (Institution de prévoyance retraite du Sénégal – IPRES) which is the equivalent of the FNR for private sector employees. The latter also provides the medical coverage for retirees and survivors of deceased retirees.
In addition to these two institutions, there is the Social Security Agency (Caisse de sécurité sociale – CSS) which manages family allowances for private sector workers and their families. It also provides allowances for industrial accidents and occupational diseases.
Finally, the health mutual institutions (Institutions de prévoyance médicale – IPM) which constitute a compulsory health insurance for formal private sector companies are responsible for providing medical coverage to these employees.
Social assistance and safety nets
While the social protection mechanisms described so far are clearly defined through the types of social security mentioned above, social assistance, which is generally used to guarantee a minimum income necessary to cover the basic needs of the most vulnerable people, can take many forms. But because of this multiplicity and the large number of actors involved, it is difficult to identify the current programs and to measure their impacts.
A review of safety net programs (World Bank 2013) identified 12 programs in Senegal in 2011.
These programs are spread across a number of ministries and agencies. However, most programs oriented to vulnerable groups like the elderly or vulnerable children are under the responsibility of two main social welfare ministries: the Ministry of Family and the Ministry of Social Action and National Solidarity.
For the last ten years, there have been frequent reconfigurations and shifting of social welfare programs between several ministries. This shifting weakened the ability to design and implement safety net programs. That is why the government established the General Delegation for Social Protection and National Solidarity (Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale – DGPSN) in 2012. The role of the DGPSN is to set strategies, to coordinate programs, and to establish the Autonomous Fund for Universal Social Protection (Caisse autonome de prévoyance sociale universelle – CAPSU), a social protection funding mechanism. The DGPSN also launched the National scholarship program for family social security (Programme national de bourses de sécurité familiale – PNBSF), a cash transfer program in 2013.
Present state and coverage of social protection in Senegal
As mentioned above, the formal social security system of Senegal was initially designed for the exclusive benefit of employees and their families in order to protect them against the economic and social crises that may cause temporary or permanent loss of income, or reduce their capacity to address the risks associated with disease, old age, work-related accidents, etc. Formal social security coverage only reaches 12.3% of the population. This includes 6.2% covered by a formal pension, 3% receiving social security benefits and 3% having some form of health insurance (World Bank 2013). Few poor and informal sector workers have access to the Social Security Agency (CSS), to the Retirement Institute (IPRES) and to health mutuals. That is why the government of Senegal aimed, through the SNPS 2005-15, to extend the coverage of health insurance to half of the population by 2015.
The current social protection system is fragmented and inefficient and does not respond to the specific needs of the various groups of the population – the vulnerable groups in particular. Institutional dispersion among many small programs across several ministries and agencies makes coordination more difficult
To conclude, despite the implementation of the PRSP and the SNPS, large segments of the population of Senegal, especially the most vulnerable and poorest, remain excluded from any system of protection including the safety net and social assistance programs. An assessment of Senegal’s second PRSP recognized that the performance of the protection of vulnerable groups had been poor, with low progress in building an effective social security and social safety net (World Bank 2013). The current social protection system is fragmented and inefficient and does not respond to the specific needs of the various groups of the population – the vulnerable groups in particular. Institutional dispersion among many small programs across several ministries and agencies makes coordination more difficult. There also are serious difficulties in meeting the diverse protection needs, and to face challenges such as the increase in costs to access to health services, those of adapting to changing family structures, the changing of work and socio-professional structures, etc.
The challenges the social protection of vulnerable people faces in Senegal can be summarized as relating to the following:
- a) the inefficiency of the system due to a low level of coverage;
- b) the difficulties of coordination due to the institutional dispersion of programs among too many departments and agencies;
- d) the social safety net programs are not evaluated and so there is little information about their effects.
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